Que faire en cas de morsure de la main ?
Les morsures se présentent sous des formes différentes qu’il s’agisse d’une morsure de chien, d’une morsure de chat, d’une morsure humaine, ou autres…
Quel que soit le responsable de la morsure, le risque principal est l’infection ! En effet, la bouche (animale ou humaine) contient de très nombreuses bactéries et les morsures sont responsable d’infections parfois lourdes de séquelles !
Il faut donc consulter en urgence un chirurgien de la main afin de faire le bilan de la morsure et discuter de la nécessité (quasi systématique) d’une intervention chirurgicale).
Du fait de ce risque infectieux majeur, toutes les morsures dépassant la peau doivent être prises en charge au bloc opératoire pour débridement et désinfection des plaies en plus de l’exploration des différents éléments nobles (tendons, nerfs, artères, articulations et os). En fin d’intervention, les plaies seront laissées ouvertes sans point de suture, afin que les bactéries restantes puissent s’échapper vers l’extérieur au lieu de contaminer la profondeur.
Les morsures de chien
Elles entrainent souvent de grandes plaies délabrantes avec souvent peu de lésion tendineuses ou nerveuses. Le principal problème est que la peau est souvent très abimée et qu’il existe de larges pertes cutanées nécessitant un long temps de cicatrisation.
Lorsque des lésions tendineuses existent, il n’est pas toujours possible de les suturer à cause du risque infectieux majeur lié à la présence de fils de suture.
Enfin, et en fonction de la taille du chien, les fractures ne sont pas rares. Il est donc capital de faire une radio avant l’opération. S’il existe une fracture, il est impossible de la stabiliser par du matériel (plaque ou vis) du fait du fort risque d’infection osseuse. Il y a donc un haut risque de non-consolidation qui peut conduire à ré-opérer une fois que la cicatrisation cutanée est acquise et que l’infection est contrôlée.
Les morsures de chat
Le problème rencontré avec les morsures de chat est le retard de prise en charge. Les plaies sont généralement de simples petits points, mais des germes pénètrent sous la peau et pullulent. Les antibiotiques ne sont d’aucune efficacité et il faudra impérativement opérer pour évacuer l’infection avant qu’elle ne s’étende. Les plaies seront toutes laissées ouvertes.
Les morsures humaines
Les authentiques morsures humaines sont relativement rares, mais il est fréquent qu’un coup de poing au visage entraine une plaie en touchant une dent. Ces plaies sont souvent profondes et touchent l’articulation métacarpo-phalangienne. Il y a donc un fort risque d’infection articulaire qui peut être lourde de séquelle.
Opération pour morsure
Consulter le parcours patient aux urgences.
L’opération consiste en un débridement des tissus abimés et une évacuation de l’infection si elle est déjà présente. Tous les tissus seront désinfectés et nettoyés en profondeur.
On recherchera une ouverture articulaire ou de la gaine tendineuse, des lésions des tendon, des nerfs, ou des lésions osseuses passées inaperçues à la radiographie.
Si une suture tendineuse ou nerveuse ou une ostéosynthèse est nécessaire, elle ne sera souvent pas réalisée en urgence car le risque infectieux est trop important. Le traitement des lésions éventuelles sera donc souvent repoussé après la cicatrisation cutanée et le contrôle de l’infection.
Suites après une opération pour morsure
Un traitement antibiotique sera généralement nécessaire.
En cas d’infection trop importante, il peut être nécessaire de rester hospitaliser plusieurs jours pour recevoir des antibiotiques en intra veineux, avant de pouvoir les adapter aux prélèvements réalisés au bloc opératoire.
La cicatrisation des plaies se fait généralement en 2 à 4 semaines selon leur taille. Elle est plus lente chez les patients fumeurs ou diabétiques. Il est rarement nécessaire de réaliser une greffe de peau.
En cas de lésion tendineuses ou osseuses, une attelle peut être nécessaire. Elle sera confectionnée par les kinés/orthésistes dans les jours suivant l’opération.
L’auto-rééducation ou la rééducation avec un kiné est indispensable pour conserver une bonne fonction de la main car les infections vont entrainer une cicatrisation tissulaire très importante avec un fort risque d’enraidissement.
Complications après l’opération
La principale et la plus fréquente est l’infection !!
Les infections tendineuses ou osseuses sont graves et peuvent entrainer de lourdes séquelles. C’est pourquoi une prise en charge rapide au bloc opératoire est indispensable pour contrôle au plus vite l’infection et limiter les dégats.
La pseudarthrose est fréquente en cas de fracture, car celles-ci sont contaminées par des bactéries qui peuvent empêcher la consolidation. Il faudra généralement réopérer pour stabiliser et greffer la fracture secondairement.
Les sections ou ruptures tendineuses peuvent nécessiter une chirurgie secondaire pour greffe ou transfert tendineux.
Le retard de cicatrisation cutanée est plus fréquent chez les patients fumeurs, diabétiques et/ou âgés. Il peut parfois être nécessaire de réaliser une greffe de peau lorsque la cicatrisation n’évolue plus après 3 à 4 semaines.
Les principales sont :
- L’échec : Il s’agit de chirurgies avec un fort taux de succès. Cependant, les échecs existent. Ils sont plus fréquents chez les patients âgés, fumeurs et/ou diabétiques, ou lorsque la paralysie date de plus d’1 an.
- Le manque de force : Il ne s’agit pas d’une complication à proprement parler, mais d’un succès partiel. En effet, il n’est pas rare que la mobilité récupère, avec une épaule un peu plus faible
Attention, les informations données sur notre site internet ne vous permettent pas de réaliser un auto-diagnostic et ne sauraient se substituer à l’avis d’un médecin spécialisé en consultation. La liste des complications se limite aux plus fréquentes et n’est pas exhaustive. Votre médecin pourra répondre à toutes vos questions en consultation.
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