Compression et paralysie du nerf axillaire
Un peu d’anatomie : Le nerf axillaire est un nerf qui fait le tour de l’épaule en passant sous l’aisselle. Il est responsable de la mobilité du deltoïde et du petit rond. Il permet plus simplement de lever le bras et de participe à la rotation externe (mettre la main vers l’extérieur). Il donne aussi la sensibilité au toucher du galbe de l’épaule.
Il chemine sous l’épaule au niveau de « l’espace quadrilatère » où il peut être comprimé.
Description de la compression et de la paralysie du nerf axillaire
La compression chronique du nerf axillaire est une pathologie chronique qui peut se voir dans 2 cas :
- L’arthrose débutante peut entrainer un épaississement des tissus et de petites ossifications autour de l’épaule qui peuvent comprimer le nerf. Les douleurs sont surtout nocturnes et les patients se plaignent d’une perte de force pour les activités de la vie quotidienne.
Les symptômes s’aggravent progressivement à mesure que l’arthrose évolue. - Les sportifs de lancer peuvent également avoir un épaississement des tissus sous l’épaule qui entraine une compression du nerf. Les symptômes sont une douleur et surtout une fatigabilité de l’épaule à l’effort avec des performances qui diminuent vite à mesure que les lancers se répètent.
Les symptômes sont présents uniquement à l’effort et disparaissent dans la vie quotidienne.
La paralysie aigue du nerf axillaire fait suite à une luxation de l’épaule. Il s’agit d’un traumatisme brutal qui peut étirer ou déchirer le nerf.
Les symptômes de paralysie du nerf axillaire sont :
- Une impossibilité ou une grande difficulté à lever le bras. Le deltoïde reste complètement mou et ne se contracte pas.
- Une perte de sensibilité du galbe de l’épaule
Examens complémentaires
La radiographie est toujours demandée pour rechercher une arthrose débutante chez le patient âgé et éliminer une autre pathologie chez le patient jeune.
L’IRM est indispensable pour rechercher des signes de souffrance nerveuse et musculaire. Elle permet de confirmer le diagnostique
L’échographie sera demandée en cas de paralysie complète pour différencier un simple étirement du nerf d’une rupture complète qui ne récupèrera pas.
L’électromyogramme (EMG) : Il sera réalisé à 1 et 3 mois de la luxation afin de quantifier la paralysie et de donner un pronostic de récupération.
Il sera le plus souvent normal dans les cas de compression chroniques.
Traitement de compression ou de la paralysie du nerf axillaire
- En cas de compression :
Le traitement repose initialement sur du repos et une infiltration de corticoïdes qui permet habituellement de soulager les douleurs et de confirmer le diagnostic.
En cas de récidive des symptômes après infiltration, une opération peut vous être proposée pour retirer les tissus épaissis et les ossifications qui compriment le nerf.
- En cas de paralysie :
Si l’échographie retrouve un nerf sectionné par la luxation, une opération sera réalisée rapidement pour suturer ou greffer le nerf afin d’espérer une récupération neurologique.
Si le nerf est simplement étiré, le traitement repose initialement sur de la rééducation, avec une guérison qui survient généralement en quelques mois.
En cas d’échec de ces traitements, 3 opérations sont possibles :
- La libération chirurgicale du nerf, qui vise à retirer tous les tissus cicatriciels pour accélérer la récupération nerveuse. Cette intervention peut être réalisée entre 3 et 12 mois après la paralysie.
- La neurotisation est une opération qui consiste à prélever un autre nerf fonctionnel et redondant pour le brancher au plus près du deltoïde. Elle peut être réalisée jusqu’à 1 an après le début de la paralysie.
- Les transferts tendineux sont des interventions qui visent à utiliser un autre tendon sain pour rétablir la fonction de l’épaule. Il est exceptionnel d’avoir recours à ce type d’opération pour une paralysie du nerf axillaire.
Opérations pour compression ou de la paralysie du nerf axillaire
Consultez le circuit de chirurgie programmée.
En cas de compression chronique : Libération ou décompression nerveuse
Cette intervention peut se faire à “ciel ouvert“ (avec une cicatrice) ou sous arthroscopie, avec quelques petites cicatrices de 1cm.
Elle consiste à retirer tous les tissus qui entourent et compriment le nerf.
Il n’y a pas d’immobilisation après l’opération. La rééducation débute dans les jours qui suivent et la reprise des activités peut se faire en quelques jours ou semaines. Les échecs sont rarissimes chez les patients jeunes.
Chez les patients âgés, l’arthrose peut continuer à évoluer et nécessiter la mise en place d’une prothèse après plusieurs années d’évolution.
En cas de paralysie :
- Suture ou greffe nerveuse :
Si l’échographie retrouve un nerf rompus, il est indispensable de le réparer soit par une suture directe, soit (le plus souvent) par une greffe nerveuse. Un nerf sensitif de la jambe est alors prélevé (le nerf sural) et utilisé pour ponter la zone où le nerf axillaire s’est rétracté.
- La décompression nerveuse :
Il s’agit de la même intervention qu’en cas de compression chronique. Si le nerf est continu à l’échographie, la suppression des tissus cicatriciels environnants peut suffire à entrainer une récupération nerveuse. Elle peut être réalisée jusqu’à 6 à 9 mois après la paralysie initiale.
- La neurotisation :
Elle sera proposée en cas d’échec de libération, ou de délais trop tardif. Cette opération consiste à prélever une des branches du nerf radial innervant le triceps (il en existe 3) pour la brancher sur le nerf axillaire, au plus près du deltoïde. L’avantage de cette intervention est l’utilisation d’un nerf parfaitement sain qui est branché au plus près du muscle deltoïde. Il n’y a pas de séquelle motrice sur le triceps.
Quelle que soit l’opération réalisée pour une paralysie du nerf axillaire, les suites sont longues.
Il n’y a pas d’immobilisation par attelle
La rééducation est débutée dans les jours qui suivent l’opération pour maximiser les chances de succès
Complications après une opération pour compression ou de la paralysie du nerf axillaire
Les principales sont :
- L’échec : Il s’agit de chirurgies avec un fort taux de succès. Cependant, les échecs existent. Ils sont plus fréquents chez les patients âgés, fumeurs et/ou diabétiques, ou lorsque la paralysie date de plus d’1 an.
- Le manque de force : Il ne s’agit pas d’une complication à proprement parler, mais d’un succès partiel. En effet, il n’est pas rare que la mobilité récupère, avec une épaule un peu plus faible
Attention, les informations données sur notre site internet ne vous permettent pas de réaliser un auto-diagnostic et ne sauraient se substituer à l’avis d’un médecin spécialisé en consultation. La liste des complications se limite aux plus fréquentes et n’est pas exhaustive. Votre médecin pourra répondre à toutes vos questions en consultation.
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