La maladie de Wartenberg, ou compression du nerf radial au poignet
Description de la maladie de Wartenberg
La maladie de Wartenberg, ou Cheiralgie paresthésique est une compression de la branche sensitive du nerf radial au poignet. Ce syndrome a été décrit en 1932 par le neurologue Robert Wartenberg.
Symptômes et diagnostic de la maladie de Wartenberg
Les symptômes de compression du nef radial au poignet sont :
- Des douleurs à la face dorsale et radiale de la main (dos de la main, du pouce et de l’index)
- Une perte de sensibilité dans ce même territoire cutané
- Un signe de Tinel : les douleurs ou fourmillements sont déclenchés lorsque l’on tape doucement sur le trajet du nerf.
- Les douleurs sont plus importantes en flexion de poignet, pronation et inclinaison ulnaire (mouvement de vissage maximal).
- Le port d’une montre est gênant, voir douloureux
- Il n’y a pas de perte de force ni de mobilité de la main
Le médecin cherchera un point douloureux sur le trajet du nerf. La percussion du nerf reproduit les douleurs et les fourmillements ressentis par le patient (signe de Tinel). Une perte de sensibilité sera en faveur d’une compression ancienne et chronique.
Il ne faudra pas confondre une compression du nerf radial avec une tendinite de De Quervain, bien que ces deux pathologies puissent être liées et concomitantes.
Les douleurs de tendinites sont plus basses et plus localisées sans fourmillements ni perte de sensibilité.
Une perte de force ou de mobilité devra faire rechercher une atteinte plus haute du nerf radial.
Anatomie
La branche sensitive du nerf radial passe entre les tendons “court extenseur radial du carpe“ et “Brachioradial“. Ces tendons s’éloignent l’un de l’autre en extension et supination (mouvement de dévissage) et se rapprochent en flexion et pronation, ce qui comprime le nerf.
Population touchée par la maladie de Wartenberg
Les principales causes de compression du nerf radial sont :
- Les mouvements répétitifs de flexion-extension du poignet, de prono-supination (mouvement de tournevis) et d’inclinaison ulnaire-radiale (utilisation d’un marteau)
- Les compressions par un bracelet, une montre ou des menottes
- Une tendinite de De Quervain.
- Une compression par un kyste, une séquelle de fracture, une variation anatomique du trajet du nerf, …
Examens complémentaires
- L’électromyogramme (EMG) permet parfois de confirmer le diagnostic, mais un EMG normal n’élimine pas le diagnostic de compression du nerf radial.
- L’échographie peut être utile pour rechercher des signes de compression et d’inflammation localisée, ainsi qu’une tendinite de De Quervain associée ou la présence d’un kyste compressif. Une infiltration peut être réalisée pendant l’échographie.
Traitement de la maladie de Wartenberg
Le traitement est d’abord médical. Une attelle de repos en extension de poignet permet de limiter la compression du nerf. Les anti-inflammatoires sont souvent efficaces sur les douleurs.
Une infiltration de corticoïdes peut suffire à faire disparaitre les symptômes.
En cas de forme réfractaire à ce traitement, ou si une perte de sensibilité existe déjà, un opération peut vous être proposée pour libérer le nerf radial des tendons qui le compriment.
En cas de récidive après chirurgie, et uniquement dans les formes sévères, le nerf peut être réséqué et enfoui dans les muscles. Les douleurs disparaissent alors complètement, au prix d’une perte définitive de la sensibilité.
Opération pour maladie de Wartenberg
L’opération est réalisée sous anesthésie loco-régionale en ambulatoire. Une cicatrice de 5 à 10cm est réalisée au bord latéral du poignet. Le tendon du Brachioradial est libéré du nerf et parfois affiné afin de limiter les récidives.
Si un kyste est présent, il sera retiré.
Anésthesie
Suites après une opération pour maladie de Wartenberg
La guérison est acquise dans 74% des cas
Une attelle en extension de poignet peut vous être prescrite pendant les premières semaines pour limiter les récidives.
La reprise des activités se fait en quelques jours ou semaines.
Complications après une opération pour maladie de Wartenberg
La principale est la persistance de douleurs, qui touche 26% des patients.
Lorsque les douleurs sont trop importantes et résistantes à tous les traitements, et lorsque la sensibilité de la main est déjà diminuée, une ré-opération peut vous être proposée pour sectionner définitivement le nerf et l’enfouir dans les corps musculaire.
L’avantage de cette technique est de permettre une guérison définitive.
L’inconvénient est qu’elle sacrifie tout espoir de récupération de la sensibilité du dos de la main.
Attention, les informations données sur notre site internet ne vous permettent pas de réaliser un auto-diagnostic et ne sauraient se substituer à l’avis d’un médecin spécialisé en consultation. La liste des complications se limite aux plus fréquentes et n’est pas exhaustive. Votre médecin pourra répondre à toutes vos questions en consultation.
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